Il y a un siècle, Paris accueillait les premiers « Jeux olympiques féminins ». 

En effet, les hommes refusent d’intégrer les sportives dans leurs fédérations et Pierre de Coubertin s’oppose à la participation des femmes aux Jeux olympiques. Qu’à cela ne tienne : elles s’organiseront entre elles !

Le 31 octobre 1921, la Française  Alice Milliat  prend les choses en main en créant la Fédération sportive féminine internationale. L’année suivante, elle réussit l’exploit de faire venir les meilleures athlètes de quatre autres pays, dont les États-Unis, pour une compétition totalement inédite qu’elle nomme avec provocation « Jeux olympiques ». Parce que le sport doit être un plaisir pour elle comme pour lui, parce qu’il est la preuve que les femmes ne sont pas un « sexe faible », parce que la Première Guerre a montré le courage et la force des mères et des épouses, parce que le frémissement des mouvements égalitaires porte l’espoir d’un nouveau monde… les sportives clament leur droit de courir !

« JE DÉCLARE OUVERTS LES PREMIERS JEUX OLYMPIQUES FÉMININS DU MONDE »

Le dimanche 20 août 1922, une foule de 20 000 curieux se presse dans les tribunes du stade Pershing, au coeur du bois de Vincennes, pour assister aux premières compétitions féminines internationales calquées sur le modèle olympique.

Organisée par la Française  Alice Milliat  et sa nouvelle Fédération sportive féminine internationale, mais contre l’avis du Comité international olympique (CIO), cette première édition rassemble sportives venues d’Angleterre, des États-Unis, de France, de Suisse et de Tchécoslovaquie. Toute la presse sportive et généraliste couvre l’évènement, à la fois admirative de ces « gracieuses athlètesses » symboles d’une « Humanité nouvelle » après les ravages de la Grande Guerre, mais inquiète aussi de voir le « sexe faible » se surpasser physiquement en s’appropriant un loisir que l’on réserve d’habitude aux hommes.

Ces Jeux seront organisés trois autres fois en 1926, 1930 et 1934 avant de disparaître dans le contexte de la crise économique des années 1930 et sous la pression du CIO et de la Fédération internationale d’athlétisme.

… « Une haute émotion passa sur la foule et fit battre les coeurs » Sportives, 2 septembre 1922.